CINÉ-RENCONTRE : Les oubliés de la belle étoile
- lespasseurs02
 - il y a 3 jours
 - 2 min de lecture
 
VENDREDI 5 décembre - 20H45
CINÉLAC - PLOËRMEL
Tarif : 7,50 €
Suivi d'un échange avec la réalisatrice Clémence DAVIGO
LES OUBLIÉS DE LA BELLE ÉTOILE
Un film de Clémence DAVIGO
2023 - 106 minutes - France
Vivre après avoir subi des violences au sein d'une institution religieuse
Réunis le temps d’un été, Dédé, Michel, Daniel et André dressent un portrait en creux d’une époque, pas si lointaine, où l’enfant devait être plié et redressé. Grâce à leur amitié et leur soutien mutuel, ils décident de briser le silence sur ce qu’ils ont subi lorsqu’ils étaient pensionnaires du centre de redressement catholique La Belle Étoile.
Notes de Clémence Davigo, réalisatrice (extraits du dossier de presse)
Un jour, Dédé m’a proposé de l’accompagner au repas partagé qu’organise chaque été ce groupe d’anciens pensionnaires de la Belle Étoile. Quelques heures de détente pour ceux qui furent des enfants abandonnés, placés, sur les lieux mêmes où ils se sont rencontrés.
J’étais à la fois émue et surprise par cette improbable réunion. Qu’est-ce qui pouvait bien pousser Dédé et ses amis d’infortune à se retrouver tant d’années plus tard dans cet endroit dont ils gardent d’effroyables souvenirs ?
Entre pâté en croute, tarte aux mirabelles maison et cubi de rosé, le repas se déroule dans une ambiance bon-enfant. Il fait beau, un groupe de bambins s’amuse au loin. Les paroles et les blagues fusent, mais je perçois quelque chose de lourd derrière cette apparente légèreté, une sorte de pudeur cachée.
Ce que j’ai tout de suite perçu, c’est un fort sentiment de fraternité, de joie, de camaraderie. Et mon désir de film est né ce jour-là : j’étais glacée par cette histoire terrible, mais en profonde empathie pour ces hommes et ce besoin qui était le leur de se retrouver, inlassablement.
J’ai alors souhaité réaliser un film qui puisse accueillir ce que je percevais chez ces hommes : les linéaments d’une amitié, les fils d’une complicité, les liens du malheur mués en de solides attaches pour continuer à vivre.
En écoutant ces hommes, aujourd’hui retraités, j’ai pu mesurer à quel point leur passage en centre de redressement durant leur enfance a eu de terribles répercussions sur toute leur existence. Chacun porte les marques de son séjour au centre de la Belle Étoile :mutisme, blocages, cauchemars, tentatives de suicide, isolement social, grande fragilité, problèmes de santé…
Ils sont plusieurs à ne jamais avoir osé en parler, ni à leurs proches ni à d’autres. Et lorsque certains ont tenté de le faire, on ne les a pas cru. Pour la plupart, le traumatisme est tel qu’il aura fallu attendre 60 années pour que la parole se libère. Ce n’est pas juste le temps qui passe, qui a permis à ces personnes de se raconter, c’est aussi la force du collectif, le réconfort d’être ensemble : se sentir rassuré sans avoir besoin d’expliquer, de prouver ou de se justifier.









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