VENDREDI 13 DÉCEMBRE - 20H45
CINÉLAC - PLOËRMEL
Tarif : 7,50 €
EN PRÉSENCE DE LA RÉALISATRICE MARION GERVAIS
ANAÏS, 2 CHAPITRES
Un film de Marion GERVAIS
France - 1H44 - 2024
Synopsis
Anaïs, 24 ans, s'installe comme agricultrice en Bretagne. Rien ne l'arrête. Ni l'administration, ni les professeurs misogynes, ni le tracteur en panne, ni les caprices du temps... 10 ans plus tard, Anaïs est maintenant mariée avec un jeune Sénégalais, Seydou. La dure loi des frontières compliquant tout, ils vont devoir se relever les manches...Ensemble.
Après 2 ans de tournage intense, Anaïs s’en va-t-en guerre sort en avril 2014 et touche le public. Il y a eu un engouement fort pour cette jeune femme qui donnait un coup de vitalité dans
les vies formatées qu’offre notre société. Des vies propres, bien rangées et qui ne font pas de vague. Le contraire d’Anaïs. De ce film est née une amitié solide. Durant ces 10 dernières années, je n’ai jamais cessé de l’observer grandir, s’accomplir, travailler sans relâche ou se révolter contre les absurdités du monde. Son esprit acéré et sincère ne s’est pas asséché avec
le temps. Ni son humour. Au contraire. La maturité lui donne plus d’épaisseur, sans rien entacher de sa rage ni de sa joie de vivre. J’aime encore plus la femme qu’elle est devenue.
Entière, déterminée et toujours en accord avec elle-même. Son impulsivité a donné place à une rage plus rassemblée mais ses colères comme ses joies restent intenses. Elles continuent
de nous interroger.
A l’aube de ses 33 ans, Anaïs m’a confié, à son retour d’un voyage au Sénégal, être tombée là-bas follement amoureuse de Seydou, un jeune homme de son âge. Très rapidement, ils se sont mariés en Casamance. Après cela, Anaïs n’avait plus qu’une idée en tête : vivre avec Seydou dans « son bidonville heureux », comme elle nomme sa ferme, d’une vie simple qui leur ressemblerait, en harmonie avec la nature et leurs convictions profondes. J’ai décidé de reprendre ma caméra
et de filmer une nouvelle fois Anaïs traversant une grande étape de sa vie : l’amour.
J’aime filmer les moments où l’existence ouvre le champ des possibles et raconte les grandes étapes de la vie, en plein élan : l’amour, les ruptures, le premier boulot, les trahisons, la mort. Elles sont universelles et nous tendent un miroir. Je ne pouvais qu’avoir envie de filmer Anaïs retrousser ses manches encore une fois et l’observer se battre. Cette fois-ci, contre les préjugés, contre les administrations poussiéreuses, contre l’absurdité des paperasses, contre le racisme
décomplexé ou inconscient qui surgit sans crier gare, contre le RN qui gangrène son village breton. La regarder aussi aimer et se dépatouiller avec la rugosité d’une vie à deux. Dans
sa manière d’être au monde, Anaïs insuffle quelque chose de politique à sa vie.
Le cinéma documentaire nous permet d’accéder à des destins, à des luttes, à des combats et à des histoires d’une manière très sensible. C’est de l’ordre de l’expérience. Avec Anaïs, 2 chapitres, c’est cela que j’ai voulu partager. Une belle expérience : celle de découvrir Anaïs
grandir sous nos yeux et traverser quelques-unes des grandes étapes de son existence.
Marion Gervais

댓글